S'identifier
Saisissez votre nom d'utilisateur pour La Ligue pour la Protection des Oiseaux Auvergne.
Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.

Vous êtes ici

Les chevêches

Chevêche, T.LYON/LPO

Cette petite chouette est emblématique de nos campagnes. Cet oiseau côtoie l’homme, notamment les agriculteurs, depuis… avant l’invention de l’agriculture ! Vivant dans les espaces ouverts, l’extension des zones cultivées à partir du Moyen-Orient vers l’ouest et le nord s’est accompagnée de défrichements de plus en plus vastes, conséquences des mises en culture ou prairie. Ces déboisements ont largement favorisé ce nocturne durant des milliers d’années.

Mais depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les énormes évolutions que les activités agricoles ont connu (et connaissent), ont amorcé son déclin général. A cela s’ajoutent toutes les restaurations de bâtiments (ou l’écroulement des ruines !). Les bâtiments modernes ne sont pas favorables à son accueil, le plus souvent, d’où parfois des déficits locaux de sites de nidification. S’ajoute encore l’énorme croissance de la circulation de véhicules (et la vitesse), qui tue nombre de ces oiseaux chassant en bordure de routes, la nuit. D’autres causes de diminution existent, plus ou moins anecdotiques, mais qui s’ajoutent aux autres !

Bref, en Europe occidentale, la Chouette chevêche décline nettement depuis une cinquantaine d’années environ.

A la fin des années 1980, un groupe « nocturnes » LPO a fonctionné dans le Puy-de-Dôme. Des nichoirs ont été posés (notamment pour cette espèce), quelques recensements engagés : manque de suivi, manque de durée, il ne reste rien de ce travail. En 1993, une proposition d’agir pour la Chevêche a été envoyée par la LPO au Parc Naturel Régional Livradois-Forez. Ce dernier a intégré le réseau inter-parcs « chevêche » en 1996 et des suivis se sont engagés sur son territoire, repris régulièrement tous les 4 ans, sur 3 zones échantillons. Pour cet oiseau, ce Parc a mené une campagne envers sa population, l’incitant à planter des noyers en offrant de fournir les plants : quelques centaines d’arbres ont ainsi été mis en place.

En Haute-Loire, une action spécifique sur la Chevêche a été menée dans la commune de Polignac, par la LPO (financée par le Conseil Général), en perspective des chamboulements que provoquerait la réalisation du contournement routier Nord du bassin du Puy-en-Velay. De 1999 à 2004, puis de 2009 à 2013, des recensements annuels ont été accompagnés de poses de nichoirs, plantations d’arbres fruitiers favorables (comme des pommiers), conventions avec des propriétaires,… La population de chevêches est passée de 22 mâles chanteurs en 1994 à 7 en 2004, puis 5 en 2013 sur les 1214 ha de la zone de référence actuelle. Ailleurs, en Auvergne, quelques adhérents ont mené des actions en faveur de ce nocturne, surtout des recensements locaux.

A partir de 2008, l’intervention de Gilles Guillemenot dans notre région, allait donner une nouvelle et forte impulsion aux actions menées en faveur de cet oiseau. Installé dans le PNR Livradois-Forez, il a motivé le groupe local LPO d’Ambert qui depuis :

  • recense la chevêche sur quelque 50 000 ha. Au moins 205 mâles chanteurs ont été contactés en 2008/2010. Ce comptage est repris depuis 2014. A suivre.

  • construit et pose des nichoirs, presque 40 à ce jour (fin 2014) et ça marche ! Un couple, puis 2, lentement ces abris sont occupés jusqu’à 6 au printemps 2014. Ces nichoirs sont visités 2 fois l’an et les résultats de la reproduction sont très intéressants.

  • mène diverses interventions de protection : récupération de chevêches dans des cheminées, mises en place de système d’échappement dans des piscines, des abreuvoirs, tout en réalisant des actions de sensibilisation.

Fin 2012, à la vue des résultats du 5ème recensement du PNR Livradois-Forez (baisse de 48% des effectifs connus précédemment), un projet de plan d’action a été proposé par la LPO au Parc. Il est mis en œuvre depuis mi-2014 sur 6 communes : Glaine-Montaigut, Reignat, Bort-l’Etang, Neuville, Bongheat et Mauzun, pour 3 ans.

Ce programme vise à maintenir la situation locale actuelle de l’espèce et est basé sur une augmentation de l’offre de gîtes de nidification. Le moyen principal sera la pose de 20 nichoirs sur ces communes, en recherchant l’adhésion des particuliers. Car l’autre objectif important est d’associer au mieux la population : qu’elle s’approprie la sauvegarde d’un oiseau aussi emblématique et encore connu dans les campagnes. Le Parc proposera de conventionner la pose d’un nichoir, avec le propriétaire du terrain, en mettant en valeur les autres éléments favorables à cet oiseau qui sont peut-être présents sur la dite propriété. Bien sûr, des actions de sensibilisations sont prévues. Par exemple les 2 fiches qui vous sont proposées ici :

  • connaître cet oiseau (fiche 1a et 1b)

  • quelles actions je peux mettre en place chez moi pour protéger la chevêche ? (fiche 2)

Ce programme démultipliera les actions engagées par le groupe LPO d’Ambert, sur presque 6 000 ha supplémentaires, dans une zone plus aménagée, plus peuplée. A suivre les résultats… avec votre aide ?

En détresse… ou pas

Les jeunes quittent le nid très tôt mais les parents restent dans les alentours et continuent à les nourrir. Un jeune au sol n’est donc pas forcément en détresse, surtout s'il est grand, bien éveillé et alerte. Dans le cas de la chouette hulotte, par exemple, les jeunes quittent le nid alors qu'ils ne savent pas encore voler. Pendant 2 ou 3 semaines, les jeunes chouettes se trouvent au sol ou à mi-hauteur dans la végétation. Les parents, eux, occupent toujours le nid situé dans un rayon de 50 mètres, et continuent de nourrir leur petit tout en communiquant de loin.

Ainsi, à moins qu’il soit blessé, si vous trouvez un jeune rapace au sol, laissez-le sur place ou, en cas de danger avéré, mettez-le en sécurité en hauteur à l’abri des prédateurs terrestres et à l’écart du trafic routier en le manipulant le moins possible. Beaucoup trop de jeunes sont amenés au Centre de Sauvegarde alors qu’ils n’étaient pas blessés et se retrouvent ainsi séparés de leurs parents, ce qui complique grandement leur émancipation.

CAS PARTICULIER de l'Effraie des Clochers : un jeune trouvé au sol est une situation anormale, le petit doit être remis dans son nid si vous l'identifiez et qu'il est accessible, dans le cas contraire, contactez le Centre de Sauvegarde.

Fiche conseil disponible ici